Découverte du Château de Saint-Bonnet-les-Oules




Le Château de Saint-Bonnet-les-Oules, un joyau architectural situé au cœur du village de Saint-Bonnet-les-Oules, est un lieu chargé d'histoire. Cet édifice médiéval, dont les origines remontent au XIIe siècle, est un témoin privilégié du patrimoine historique de la région. Aujourd'hui, le château est une destination prisée des touristes et des amateurs d'histoire qui souhaitent explorer ce site exceptionnel.

Les prémices



Le site de Saint-Bonnet-les-Oules était déjà occupé à la fin de la préhistoire.
Quelques éléments antiques avaient été découverts au XIXe siècle sur le territoire de la commune, notamment des monnaies romaines au lieu-dit Bénières, ainsi que des tessons d’amphores et des fragments de tuiles à rebords près de Lapra et près du lieu-dit le Milieu.
Mais ce sont les recherches récentes, faites par les membres du Groupe de Recherches Archéologiques de la Loire, qui ont permis d’étoffer largement les connaissances sur l’occupation antique de la commune. Les éléments les plus anciens proviennent des environs du lieu-dit La Plaine. Ce sont des traces ténues d’une occupation protohistorique : tessons érodés et fragment de lame en silex blond.
L’histoire de Saint Bonnet les Oules commence vraiment avec un peuple gaulois, les Ségusiaves (ou Ségusiens) mentionnés par le géographe grec Ptolémée et Jules César qui en fait mention dans La guerre des Gaules.

L’apparition de la Seigneurie de Saint-Bonnet-les-Oules



À la fin des temps carolingiens, Forez et Roannais font encore partie du comté de Lyon et couvrent l’ouest du diocèse du même nom. L’autorité publique est alors aux mains de comtes qui éprouvent de grandes difficultés à assurer cohésion et stabilité sur l’ensemble du pagus. Dès le milieu du Xe siècle, s’opposent archevêques, comtes, grandes abbayes et puissantes familles, entraînant un morcellement progressif de ce vaste territoire. Au cours des XIe et XIIe siècles, une trentaine de lignages se distinguent par la possession – généralement allodiale – d’un ou plusieurs châteaux. Il faut attendre la fin du XIIe siècle pour que se dessinent les contours de grandes principautés : l’Église de Lyon, les sires de Beaujeu, les comtes de Savoie et de Forez.

Son emplacement



Le château de Saint-Bonnet-les-Oules est un de ceux de la plaine du Forez dont la position est la plus belle ; il domine le village, et la vue dont on y jouit est immense. On a devant soi Andrezieu-Bouthéon et son aéroport, puis le puy de Saint-Romain, Monsupt, le mont d’Uzore, Pierre-sur-Haute, et toute cette région de Montbrison, crénelée de vieux châteaux, autour desquels flottent des légendes. En dernier plan on aperçoit les monts du Forez appelés également les monts du soir ou du couchant, avec Chalmazel qui domine.

Le château se trouve au centre du village de Saint-Bonnet-les-Oules, au cœur d’un parc d’une superficie d’1 hectare, parcelle 223 cadastré.

Les fresques du château



Dans la salle du rez-de-chaussée du château, au niveau du Donjon, au dessus de l’ancienne geôle, dite « petite salle à manger », anciennement salle des archives, et également anciennement salle du billard, se trouvent des fresques murales à priori du XVIIe siècle parlant de Jason et la toison d’or et de la légende de Pyrame et Thisbé.

La restauration du château de 1870



L’architecte

Louis-Antoine-Maurice Bresson, né le 2 mai 1817 à la Croix-Rousse près de Lyon et décédé le 17 avril 1893 à Lyon, était un architecte talentueux. Il étudia à l'École des Beaux-Arts de Lyon sous la direction de Chenavard et remporta plusieurs prix et distinctions. En 1840, il gagna le prix d'architecture pour un Arc de Triomphe. Par la suite, il se rendit à Paris pour étudier avec Lebas avant de retourner à Lyon et devenir le collaborateur de Chenavard.

Bresson était particulièrement versé dans l'art monumental du Moyen Âge. Il fut membre du jury des concours de l'École des Beaux-Arts de Lyon de 1861 à 1880 et de la commission des musées de la ville de Lyon. Admis à la Société académique d'Architecture en 1850, il en fut le secrétaire, vice-président puis président. Il fut également membre de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon, de la Société Linnéenne et co-fondateur de la Société de Topographie historique de Lyon. En 1877, il fut admis comme membre de la Société centrale des Architectes français.

La restauration du château de Saint Bonnet les Oules



L’architecte BRESSON était passionné de Moyen-Age et avait effectué de nombreuses recherches tout le long de sa carrière pour se rapprocher au mieux des techniques des maîtres de cette époque. Cela lui a permis de rendre les caractères de leur architecture primitive aux châteaux historiques du Moyen-Age ou de la Renaissance qu’il a eu à restaurer.

Dans ce contexte, la restauration du château de Saint-Bonnet-les-Oules est donc une exception dans l’ensemble de ses œuvres, puisque, au lieu de redonner tout le cachet d’un château fort du Moyen Age à cette prestigieuse bâtisse, il la transforma dans un style Renaissance. Il supprima ainsi les toits en tuiles à faible pente pour des toits en ardoise à forte pente, surélevant de façon significative la hauteur du château.

Il perça de grandes ouvertures dans la partie centrale du château coté plaine pour casser le coté moyenâgeux. Il rajouta une tourelle de plein pied contenant un escalier en colimaçon, des balcons et surtout un escalier centrale circulaire avec un grand puits de lumière chapeauté par une verrière.

La seule pièce à laquelle il redonna un côté moyenâgeux est la cuisine du château. Récupérant certainement les pierres de l’ancienne chapelle, il va lui rajouter des voûtes en pierres de taille avec un pilier central.

A l’intérieur se trouve un beau mobilier ancien qui retient l’attention des visiteurs : les chambres avec leurs lits à baldaquins, le grand salon orné de magnifiques toiles représentant Louis XV, le Dauphin, le Maréchal de VILLEROY (qui fut intendant à Lyon de la Province Lyonnais-Forez), et Messire Gaspard de CORBEAU de MONTVERDUN, seigneur de Fontenelle, chevalier de Saint-Louis, fondateur du régiment des dragons.

Au rez-de-chaussée se trouve donc la cuisine voûtée avec un carrelage en damier noir et blanc, la grande salle à manger donnant sur un grand balcon avec un sol en mosaïque, la petite salle à manger avec des fresques au plafond et un parquet d’Aremberg, le petit salon, le grand salon et la bibliothèque avec un parquet en point de Hongrie.

Dans les étages se trouvent 21 pièces, sans compter dans le grenier 6 chambres pour les domestiques, une lingerie, un séchoir pour le linge…





Projet proposé par BRESSON et retenu



Projet proposé par BRESSON et retenu



Projet proposé par BRESSON et retenu



Le château de Saint-Bonnet-les-Oules à la fin de sa restauration

La statue Atalante



A la séance de l’Académie du 28 avril 1781, le sculpteur du roi Louis XVI, Pierre JULIEN, fait demander la statue antique Atalante pour en exécuter une copie en marbre et la fait transporter dans son atelier du Louvre. Cette nouvelle statue a été exécutée pour le baron de JUYS et porte gravée, sur le tronc d’arbre, la signature Julien sculpteur . On peut lire de cette statue dans le livre Les châteaux historiques du Forez par Auguste BROUTIN en 1883:


« Rien de charmant comme la pose presque aérienne de cette jeune fille disputant à ses rivaux le prix de la course. Le pied qui la supporte semble à peine effleurer le sol; la pose de son corps penché en avant, ses deux bras étendus vers le but qu’elle semble déjà toucher sont aussi gracieux que naturels. »


Maître Jacques-Octave VINCENT de SAINT-BONNET, célèbre avocat du barreau de Lyon, et propriétaire du château de Saint-Bonnet-les-Oules pendant toute la première moitié du XIXe siècle, eut à défendre Mademoiselle de La BALMONDIERE, propriétaire à Lyon de l’hôtel particulier du baron de JUYS, qu’elle avait acquis durant la révolution. Cet hôtel particulier possédait la statue du célèbre sculpteur du roi Louis XVI : l’Atalante de Pierre JULIEN. A la fin du procès, Me VINCENT de SAINT-BONNET refusa d’être payé. En remerciement de sa générosité et de son excellent travail, Mademoiselle de La BALMONDIERE lui offrit la statue Atalante, qui trône désormais en pièce maîtresse dans l’escalier du château inscrit à l’inventaire des Monuments historiques.


Château De Saint Bonnet Les Oules

115 Allée du Bourg , Saint Bonnet les Oules , 42330, France